La vocation

Mars 2035, un lundi matin comme les autres au sein de l’ensemble scolaire Paul Eluard. Celui-ci fait figure d’établissement pilote de la nouvelle politique éducative mise en place par la ministre de l’Education nationale Elise Emoi.

D’anciennes matières obligatoires sont devenues optionnelles (le français est désormais une langue morte), certaines disciplines sont mutualisées (les profs de sport enseignent aussi le latin et la biologie) et, conséquence commune des restrictions budgétaires, de la pénurie de personnel et de la chute du niveau des élèves, les enseignants sont les mêmes de la Petite section au Bac.

Les protocoles pleuvent pour tenter d’améliorer la situation de crise qui touche le milieu scolaire depuis plusieurs années déjà. Dans le cadre de ces récentes mesures, la directrice et l’équipe enseignante s’apprêtent d’ailleurs à accueillir un chargé de mission du Ministère. Ce dernier est tenu de faire un rapport sur le fonctionnement de l’établissement et de préparer l’équipe à l’introduction d’une nouvelle matière inédite : des cours de bonheur.

Il va accompagner chaque enseignant dans ses activités quotidiennes pour prendre la température de l’établissement et faire son rapport à Tata (enfin… à Madame la ministre, dont la visite officielle n’est pas exclue). Chacun espère que tout se déroulera sans anicroche, mais rien n’est moins sûr…